Le temps passe sans le moindre ralentissement des débats éternels. Sur les réseaux sociaux, tout recommence tout le temps à la page 1 du livre, cette impression de patiner dans la semoule qui est assez lassante. Le côté « ouais, mais » qui lasse à vive allure, l’obligation de tout réexpliquer sans cesse. L’éternelle mise en perspective d’une lutte des classes périmée. Les riches contre les pauvres, ça me fait penser au regretté et excellent Reiser. Il disait : « Quand les riches vont au large, ils gagnent des coupes. Quand les pauvres vont au large, ils se font engueuler par les CRS ». Rien ne change y compris dans le monde du vin qui n’est pourtant que… du vin. Un produit de partage et convivialité comme on dit chez les plus basiques des cavistes, pas de quoi convoquer les bataillons de la mort. Et pourtant, encore et encore, tel journaliste compromis accuse tel autre des pires turpitudes, tel twittos fou accuse les vins chers d’être bourrés de poisons divers, chacun brandit son drapeau noir avec l’arrogance du rogomme en pleine crise de foi, un blogueur affairiste et idéologue crie à l’illégitimité chaque fois que l’un ou l’autre de ses aînés dit quelque chose d’intelligent, n’importe quelle stagiaire placée sur le devant de la scène par les hasards des rencontres accuse tout le monde des pires forfaitures et prétend en faire une activité à plein temps et s’étonne que quelques-uns ne soient pas super pour. Bref, l’internet du vin, c’est Daech à tous les étages et si personne n’a été encore égorgé, c’est à regret pour nombre des excités qui engorgent les tuyaux d’internet avec leurs propos déments et leurs photos floues.
Et, pendant ce temps, une blogueuse émérite annonce sur Facebook : « Un de mes lecteurs dit qu’il adore le vin sans alcool. Voilà matière à croisade. » En effet, darling. D’autres disent « j’en ai marre de Facebook ». Ce n’est pas de Facebook dont vous avez marre, les gars, c’est du disque rayé qui fait office de débat.