L'énigme des blancs 1996 de Bourgogne, la suite…


Voici quelques unes de mes références :


 

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Domaine Pascal Bouchard 
Chablis Vaudésir – Pascal Bouchard étant officiellement en retraite, ce sont ses fils Romain et Damien qui sont aujourd’hui à la tête de l’entreprise familiale. Le vignoble comprend de vieilles vignes sur plusieurs premiers crus de Chablis, elles donnent régulièrement les cuvées à rechercher en priorité. Depuis 2010, une nouvelle signature de négoce s’intègre dans la gamme, DRB, pour Damien et Romain Bouchard, jusqu’à présent les cuvées nous paraissent franches mais d’évolution assez rapide.

Domaine Rapet
Corton-Charlemagne – Incontestablement, Vincent Rapet est un des plus fins vinificateurs de blancs de sa génération et il obtient de ses vignes de Pernand, du village au superbe corton-charlemagne, un maximum de fraîcheur, de finesse et de transparence dans l’expression du terroir. Les rouges de mieux en mieux vinifiés rejoignent en qualité les blancs.

Domaine Saumaize Michelin
Pouilly Fuissé ampelopsis – Roger Saumaize, épaulé de sa femme et désormais de son fils, s’impose de plus en plus comme l’un des fers de lance du Mâconnais, qui fait de certaines cuvées non plus des alternatives mais des challengers brillants des meilleurs crus de la Côte d’Or. Habité par sa quête de la précision, de la pureté et de la vibration, ayant toujours pratiqué le labour depuis son installation à la fin des années 1970, il s’inspire de la biodynamie mais se défie heureusement des chapelles. Il sculpte ses cuvées pour « désosser le raisin et révéler le terroir », aboutissant à des vins dont l’énergie laissera loin derrière les prétendus naturels. Avec 9 hectares, la propriété ne prend hélas pas de nouveaux clients : souhaitons-lui de s’agrandir et aux amateurs de trouver ses bouteilles.

Guffens Heynen
Pouilly Fuissé (toutes les cuvées) – S’il a inspiré de nombreux artisans vignerons du Mâconnais, Jean-Marie Guffens reste aujourd’hui encore le seul artiste capable de produire un « simple » mâcon digne des plus beaux vins de la Côte d’Or. Maître du pressurage fractionné, adepte des fermentations prolongées et génie de l’élevage, dégustateur d’élite, ce vinificateur hors-pair produit sur son petit domaine mâconnais des quantités déjà trop réduites pour satisfaire la demande internationale. Avec une récolte restreinte à 18 hectolitres à l’hectare, on y voit là la grâce d’une « bio fainéantise » revendiquée ou les aléas d’une viticulture moins maîtrisée, les 2012 seront encore plus rares, et surtout atypiques par leur concentration extrême.

Domaine Magenta/Jadot
Puligny Montrachet clos de la Garenne – Sous la direction rigoureuse de Pierre-Henry Gagey, cette maison de négoce, appartenant à une riche famille américaine, est devenue la plus importante de Beaune. Les vins, désormais réalisés par le sérieux et compétent Frédéric Barnier qui a succédé au flamboyant Jacques Lardière, impressionnent depuis plusieurs années par leur impressionnante régularité : la force de la maison est dans la sûreté qu’elle apporte au consommateur de trouver, dans n’importe quelle appellation et dans toutes les gammes de prix, un vin équilibré, savoureux et très représentatif du meilleur de son cru. Les rouges peuvent manquer de charme immédiat mais sont élaborés pour vieillir de façon merveilleuse. Les meilleurs blancs n’ont guère d’équivalents pour leur complexité, leur vinosité et leur noblesse de saveur, conservant mieux que partout ailleurs la vitalité du raisin d’origine.

Domaine Pillot

Chassagne Montrachet Romanée – La famille Pillot cultive la vigne sur Chassagne depuis le XIXe siècle et elle se décline en de nombreux domaines indépendants, il faut donc savoir jongler avec les prénoms. Pour la circonstance c’est Laurent et Marie-Anne qui exploitent une quinzaine d’hectares qui recoupent une vingtaine d’appellations sur la Côte de Beaune, avec un beau patrimoine de vignes sur Chassagne et sur Pommard.

Domaine H. Germain
Meursault Limozin – Un modèle de domaine artisanal : le style des vins, lentement élevés en cave froide, répond parfaitement à ce qu’on attend d’un meursault de race, ampleur, onctuosité sans mollesse et énergie pour la garde. Perrières s’est ajouté à Charmes dans la panoplie des crus, et personne ne s’en plaindra. Le domaine n’a pas présenté de vins à notre grande dégustation à l’aveugle.

Joseph Drouhin
Cette grande maison historique de Beaune est conduite par la famille Jousset-Drouhin, avec la complicité pour la vinification de son directeur technique, Jérôme Faure-Brac. D’énormes efforts de viticulture propre, d’inspiration biodynamique, ont métamorphosé les fruits du domaine et expliquent le supplément de maturité des vins rouges et blancs. Sans renoncer à l’élégance ni au fruité très pur caractéristiques du style maison, les vins ont gagné en densité de matière, dans un ensemble brillant qui va de Chablis jusqu’au Mâconnais en passant bien sûr par la Côte d’Or où sont produites toutes les cuvées mythiques de la maison, musigny, montrachet et bien sûr le fameux beaune-clos-des-mouches.

Domaine Pierre Morey 
Batard Montrachet – Si Anne Morey dirige désormais domaine et négoce familial, son père Pierre est toujours en coulisse. Il a su insuffler à sa fille les valeurs nobles du vignoble bourguignon. La viticulture d’inspiration biodynamique donne de superbes raisins, vinifiés lentement en cave froide pour pouvoir tenir dans le temps.

Domaine Ramonet
Chassagne-Montrachet les Ruchottes – Ramonet, c’est un nom que l’on roule en bouche avec le plus grand des plaisirs. Sur ce domaine il y a beaucoup de théories mais lorsqu’on passe à la pratique on apprécie le travail effectué par les frères Ramonet qui sont de vrais terriens, dans le sens le plus noble du terme.

Domaine des Comtes Lafon
Meursault Perrières – Dominique Lafon est au sommet de son art et il porte le domaine familial de Meursault à un niveau qualitatif exceptionnel. Travail biodynamique, vinifications millimétrées ont permis de gagner en pureté sur toutes les cuvées. Depuis 2011, il est présent dans tous les premiers crus murisaltiens, avec en cave des bouchères et des poruzots dignes de ce nom. Dans la continuité de 2010 et 2011, 2012 constitue un des sommets de la Bourgogne. Les superlatifs manquent, tellement ce domaine apporte une juste vibration à l’instant présent.

crédits photo d’ouverture : Matt Brown / flickr

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