Des drones dans les vignes

Assurer la durabilité du vignoble de Bourgogne en continuant de diminuer les traitements appliqués à la plante, tel est l’objectif commun aux deux projets du bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne (BIVB) qui viennent de recevoir le soutien de l’Etat. Des drones veillant la vigne* (projet DAMAV) aux extraits végétaux stimulant ses défenses naturelles** (projet IRIS+), une technologie de pointe est au cœur de ces programmes qui vont bénéficier d’un co-financement par le Fonds unique interministériel. Le BIVB précise que « les critères de sélection sont drastiques » et que les projets retenus, forcément labellisés par au moins un pôle de compétitivité, doivent être « collaboratifs, innovants et présenter des retombées, notamment économiques, pour la filière concernée. »

La réduction des intrants est un axe de recherche et de développement prioritaire pour la filière viticole comme pour d’autres secteurs agricoles, comme la culture du blé. Toutefois, cette diminution ne doit pas mettre en péril la production. Pour répondre à cette problématique, le projet IRIS+ développe des techniques innovantes, empruntant « sans doute la voie la plus prometteuse des alternatives à la lutte chimique. » Ce travail ambitieux porte sur la création de biostimulants à base d’algues marines ou de végétaux et la mise au point d’un système de pulvérisation optimisant leur application ainsi que de systèmes d’imageries embarqués pour suivre leurs effets.



Autre imagerie “vue du ciel” assortie de systèmes d’analyse pointus touchant un large ensemble de paramètres (vigueur, réserve en eau, composition des sols, etc.) et de maladies de la vigne, celle des drones du projet DAMAV permet un diagnostic pointu. « Le système d’analyse de ces images est en cours de perfectionnement pour que l’interprétation soit aussi juste et performante que l’oeil humain. A terme, la prospection exhaustive du vignoble pourrait se faire par la voie des airs, les viticulteurs se concentrant alors uniquement sur les zones suspectes. » Initié en 2013, avec des essais de localisation de foyers de flavescence dorée, la qualité des images de ce nouvel outil prometteur a permis de bien identifier les zones suspectes.

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* Labellisé par les pôles de compétitivité Pégase, Risques, Vitagora et Aerospace Valley et piloté par le constructeur de drones Novadem, le projet DAMAV (détection automatique des maladies de la vigne) réunit des partenaires industriels (Airbus Defence & Space, Global Sensing Technologies), scientifiques (AgroSup Dijon), institutionnels (BIVB, FREDON Paca) et privés (Vignobles Bernard Magrez). Sa durée est de 36 mois et son budget de 1,7 millions d’euros.

** IRIS+ implique quatre entreprises des régions Bretagne, Bourgogne et Champagne-Ardenne (Laboratoire Goëmar, Tecnoma, Global Sensing Technologies, Artemis/Dijon Céréales), ainsi que le groupe Orange, le BIVB et deux équipes de recherche (l’Unité mixte de recherche agroécologie/INRA à Dijon et l’université du Littoral Côte d’Opale). Ce projet est porté par le pôle de compétitive Vitagora et co-labellisé par les pôles Mer Bretagne Atlantique et Industrie et Agro-Ressources. Il est doté d’un budget de 1,7 millions d’euros pour une durée de 36 mois.

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