Planté sur les meilleurs sols d’Ordonnac en plein Médoc, le château Potensac est déjà mentionné dans la première édition du Féret pour la longévité de ses vins. Il s’est transmis par les femmes et l’actuel propriétaire, Jean-Hubert Delon, l’homme de Léoville-Las-Cases, le tient de sa grand-mère paternelle, Georgette Liquard.
Le terroir s’étend sur des buttes à sous-sol calcaire recouvert de croupes argilo-graveleuses, il ressemble comme deux gouttes de cabernet-sauvignon à celui de Saint-Estèphe. Les vignes du grand vin se situent sur un double talweg argilo-graveleux, à l’ouest de la commune d’Ordonnac. Créé en 2002, le second vin, chapelle-de-potensac, est produit à partir des vignes situées sur un terroir de petites graves et de sables argileux situées de part et d’autre du vignoble historique.
Depuis la fin du siècle passé, les investissements se sont multipliés à Potensac et les millésimes s’enchaînent avec une régularité sans faille. Sur une année aussi difficile que 2013, Potensac sonne un grand coup avec une chapelle rayonnante. Son fruité charmeur dès le premier nez ouvre sur une belle expression de fruits rouges nuancée de poivre. La bouche offre un tannin souple qui s’étire avec élégance. Ce second vin est l’un des mieux constitués malgré sa courte histoire, il reflète le travail de titan effectué par toute l’équipe technique. Cela augure parfaitement du château-potensac qui coule avec grâce, son carillon résonne harmonieusement, il rend l’instant paisible ; les saveurs sont en parfait équilibre, le corps est à la fois élégant et puissant, l’ensemble se fond dans un toucher de tannin velouté, la bouche se révèle séduisante avec une belle assise et une énergie épicée en finale qui apporte une profondeur bien calibrée. On est là sur l’un des vins du millésime et son rapport qualité/prix constitue une priorité pour l’amateur, à moins de 15 euros. Il convient de réserver en magnum, tout en faisant ses dévotions à la bouteille de chapelle.
Denis Hervier