L’enseigne de grande distribution souhaite utiliser les termes « origine et qualité » sur certains de ses produits, que ceux-ci soient ou non déjà dotés de signes officiels garantissant leur origine et leur qualité. L’Institut national de l’origine et de la qualité considère que les termes « origine et qualité » sont de nature à induire une confusion pour le consommateur. Après plusieurs semaines passées a essayer de trouver un compromis sur les conditions d’utilisation de ces termes comme nouvelle marque de distributeur du groupe Carrefour, aucune solution satisfaisante n’a pu être trouvée. En effet, seuls les produits sous signes officiels de qualité et d’origine doivent pouvoir être identifiés par ces termes et une utilisation hors de ce cadre se traduirait par une confusion propre à détruire les décennies de travail des différentes filières engagées dans ce dispositif.
Présentes au sein de l’INAO, ces dernières ont unanimement exprimé leur désaccord avec la démarche du groupe Carrefour, vécue à la fois comme « une tentative d’usurpation d’une notoriété construite par les produits sous signes officiels d’origine et de qualité (AOP, IGP, labels rouges, spécialités traditionnelles garanties, produits AB) et comme une atteinte à la politique publique mise en œuvre dans le cadre de l’INAO. » Soucieux de protéger la démarche officielle, engagée à l’initiative du monde viticole il y a près d’un siècle et encadrée par des réglementations publiques nationales et souvent européennes, l’INAO « doit protéger cet acquis stratégique pour l’agriculture et pour les consommateurs. » Sa légitimité à défendre sur les marchés mondiaux l’authenticité des productions agricoles et agroalimentaires identifiées par un signe officiel lui impose de réagir sur le marché intérieur. Ayant toujours recherché toutes les voies possibles pour défendre cette politique, l’INAO est conduit aujourd’hui à engager une procédure judiciaire.