Adriana Karembeu, l’interview en rouge

Mercredi 2 avril. La température monte dans les chais du château Beauséjour-Bécot. Adriana Karembeu, micro robe blanche sur collants noirs, 1 m 85 en équilibre sur ses stilettos, cheveux blonds déployés sur sa cape de fourrure noire, s’avance tranquillement, s’asseoit sur une barrique, sourit. Adriana ! Adriana ! Adriana ! Son prénom fuse en mode rafale, au rythme des flashes qui crépitent. En pleine Semaine des primeurs, lors de la 4e édition des Clés de Châteaux organisée par Dany et Michel Rolland (150 vins de 88 propriétaires à la dégustation), l’ex top-model est venue promouvoir Marojallia, le margaux de Philippe Porcheron*.

Vous êtes une star, Marojallia n’en est pas une dans son appellation…
Je ne connaissais pas ce vin, je l’ai goûté, il m’a plu, tellement même que c’est par lui que je me suis mise à aimer et comprendre le vin. Une belle rencontre.

Dans quelles circonstances ?
Lors d’un dîner à l’Ami Louis à Paris début 2013. J’étais avec des amis. Nous dégustions un petrus. À la table d’à-côté, on me reconnaît et on me demande si je veux bien goûter ce vin, Marojallia, que les convives sont en train de partager. On, c’est Philippe Porcheron, le propriétaire du cru. Je trouve le vin très bon. On discute un peu et Philippe me propose de venir à la propriété lors des prochaines vendanges. Pour m’expliquer comment il fait son vin. J’ai accepté.

Et donc à Margaux …
Avant ça, j’avais eu un aperçu de ce que sont les vendanges, chez Lanson. Mais je n’avais pas encore le goût du vin. Je n’aimais tout simplement pas ça. Je ne comprenais rien quand j’entendais framboise ou bois ou réglisse. Mais j’admirais les gens qui savaient en parler. J’ai eu le déclic, j’aime le vin et ça change tout. Dans les vignes, je veux tout savoir sur tout. Et je trouve ça dingue. Maintenant que j’ai découvert le plaisir du vin, je me rends compte que je suis passée à côté de beaucoup de choses. Je suis heureuse de pouvoir enfin profiter de ça. Le vin est intéressant sur tous les plans, c’est un objet de passion et d’histoire qui créé des liens entre les gens. L’année dernière, j’ai été intronisée dans la Commanderie du Bontemps, très impressionnée.

Pourquoi aimez-vous ce Marojallia en particulier ?
C’est une cuvée de perfectionniste, il me correspond. J’aime sa profondeur. Philippe s’y consacre depuis quinze ans, c’est un vin magnifique.

Quels vins aimez-vous ?
Bien sûr, j’ai la chance de déguster de très grands vins. Je pense avoir les bons outils : un palais, je suis très gourmande et, surtout, un nez. Ça, je l’ai découvert à Grasse quand j’ai créé mon parfum (Adriana Karembeu For Him and For Her) en choisissant chaque élément. Je sais ce que j’aime : les vins avec une colonne vertébrale, longs, corsés, tanniques, ça ne me fait pas peur. J’aime aussi les vins gras. Et les muscats. Enfin, j’adore le blanc de château Font du Broc (AOC Côtes de Provence). J’ai une petite cave personnelle chez moi à Monaco, mais j’ai une consommation très modérée : plutôt le week-end et un à deux verres, pas plus. J’aime partager avec mes amis ces moments-là, ainsi que les grands crus que je peux découvrir au cours de mes voyages.

Posséder un vignoble, c’est une tentation ?
Oui, j’adorerais faire mon vin, j’ai même déjà cherché dans le sud de la France. Mais avoir un vignoble, c’est une façon de vivre en soi. Si j’en avais un, je passerais ma vie dans les vignes, du matin au soir en bottes de caoutchouc et je le ferais par plaisir. C’est incompatible avec mon mode de vie actuel. Mais je me vois bien vieillir comme ça. Un magnifique vignoble dans le sud…

Propos recueillis par Paz Biziberri

*Marojallia, AOC margaux, 1,5 ha, 24% merlot, 76% cabernet sauvignon, âge moyen des vignes 50 ans.

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