Après la grêle, le beau vin





En précisant que son communiqué présente des “généralités” – chaque vin et chaque vinificateur étant unique,
la dégustation de chaque cuvée s’impose avant de la caractériser – le Bureau interprofessionnel des vins
de Bourgogne
rappelle qu’après avoir été mis à l’épreuve en 2012, les vignerons bourguignons espéraient que cette année serait sereine. Ici comme ailleurs, ce ne fut pas le cas, la capricieuse Dame Nature en a décidé autrement. « Défiant toutes les prévisions climatologiques, elle n’a laissé aucun répit. » Les conséquences de
ces aléas climatiques – coulure et millerandage, dégâts de grêle, concentration, maladie – ont eu un impact sur
les quantités récoltées. Du nord au sud, il semble qu’aucun vignoble n’ait été tout à fait épargné. Certains évoquent
de très petits rendements, avec un volume égal voire inférieur à celui de 2012 (1,26 millions d’hectolitres, soit un déficit de près de 20 % par rapport à une récolte moyenne gravitant autour d’1,5 million d’hectolitres).


L’hiver s’est attardé en Bourgogne. De janvier à juillet, les températures sont fraîches. Le soleil est le grand
absent du premier semestre, alors que la pluie s’impose largement. Ce climat maussade a des conséquences
sur la vigne, qui reprend son cycle tardivement, avec près de deux semaines de retard. Début mai, alors que les premiers bourgeons viennent de faire leur apparition, des précipitations extraordinaires s’abattent sur la région. Certaines parcelles se retrouvent plusieurs jours les pieds dans l’eau. La floraison et la nouaison ne bénéficient
pas d’une météo plus propice. Le retard est alors d’environ trois semaines. L’été, chaud, sec et ensoleillé rassure
et profite à la qualité des raisins. Il permet d’obtenir une bonne maturation. Juillet est marqué par un violent orage
de grêle sur la Côte de Beaune
(1 350 ha touchés le 23 juillet). Septembre ne ménage pas non plus les vignes.
La douceur ambiante et les pluies régulières favorisent le développement de la pourriture, limité sur les grappes aérées constituées de petites baies.

« Le choix de la date de récolte est un véritable casse‐tête. Il faut être très
réactif et vendanger rapidement. Heureusement, les premières dégustations laissent présager une belle réussite. Une fois encore, l’expérience aura fait la différence. Hommes et vignes sont marqués par cette année éprouvante, mais récompensés de leur labeur.
»

Ce millésime exigeant a demandé beaucoup d’efforts, qui sont aujourd’hui couronnés de succès. Fruités et équilibrés, les vins blancs se caractérisent par un nez marqué de notes d’agrumes. Cette netteté aromatique se retrouve en bouche. Ces vins bien structurés affichent vivacité et fraicheur, sans l’agressivité que laissaient craindre les acidités mesurées juste avant les vendanges. Droits, sans fioriture, les blancs de 2013 n’auront pas à rougir face à leurs aînés. Côté rouges, rubis profond, soutenu et brillant, les vins fruités donnent l’impression de croquer dans une poignée de fruits rouges fraîchement cueillis (cerise, framboise, groseille). Certains pinots noirs, récoltés plus tardivement, offrent des arômes plus confiturés. A la dégustation, les premières notes acidulées laissent vite place à une belle structure apportée par des tanins fins et bien présents. Une belle longueur en bouche prolonge le plaisir. Pour finir, les acidités soutenues et les belles teneurs en sucres ont permis de récolter, fin septembre, des raisins de constitution idéale pour l’élaboration de Crémant de Bourgogne. Les vins de base blancs vifs et fruités révèlent des arômes de pêche blanche et de pamplemousse. Les pinots noirs se caractérisent par une belle structure, tandis
que les gamays, de très grande qualité, présentent des arômes de fruits rouges intenses. 2013 offre la possibilité aux producteurs de réaliser des cuvées millésimées avec un bon potentiel de garde. Source : BIVB

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