En direct de Fieuzal, chapitre 3


Léognan, le 8 octobre 2013.

« Si seulement vous pouviez sentir… Les premières cuves de merlot sont en fermentation. Nous avons fait un gros délestage ce matin sur deux cuves et nous avons tous été saisis par les arômes extraordinaires qui se dégageaient au cours du remontage. Essayez d’imaginer un mélange de cassis, de mûre, de groseille, de framboise. Peut-être même quelques notes de cacao. Vraiment très séduisant. Maintenant il faut préserver ces notes et ne pas vouloir trop extraire de nos raisins. Le travail des cuves à des températures raisonnables pour les merlots et les cabernets francs va aussi façonner nos vins. Pour tout avouer, après plus de dix ans à faire du vin rouge, je n’ai qu’une peur, celle de ne pas pouvoir extraire le meilleur de nos fruits. Toujours la même peur de manquer, même si l’expérience nous apprend à mieux gérer cela, à être beaucoup plus souple avec ses cuves. J’ai l’habitude de dire qu’il y a trois types de vin, celui que chacun peut faire (si, si, je vous l’assure), le vin que je fais et celui que j’espère un jour faire. Je crois sincèrement que chaque vinificateur a le même rêve, tirer la quintessence de ses raisins. »

Par Stephen Carrier, directeur technique de Château de Fieuzal

À lire aussi