Aux origines de la mention de cru bourgeois, il y a les habitants d’un bourg appelé Bordeaux. A partir du XVe siècle, enrichis par leurs activités de commerce international, ces “bourgeois” acquièrent les meilleures terres viticoles des alentours. On les surnomme vite « crus des bourgeois », puis « crus bourgeois ». Un terme désormais assorti d’une démarche qualitative rigoureuse, homologuée en 2009 par les pouvoirs publics et illustrée par le sticker ci-dessus, qui vient de faire son apparition dans les rayons et les restaurants. A la fois caution de la qualité des vins, qui ont passé toutes les étapes d’un contrôle mené par l’organisme indépendant Bureau Veritas, et outil d’information pour le consommateur, qui peut obtenir des renseignements sur le château concerné via un QRCode (ou directement sur le site dédié), ce sticker interactif et infalsifiable est doté d’un code de sécurité unique pour chaque bouteille.
Il sera désormais apposé, à l’issue d’un processus d’éligibilité portant sur le millésime vendangé deux ans auparavant, sur une sélection de crus bourgeois de huit AOC (médoc, haut-médoc, listrac-médoc, moulis, margaux, saint-julien, pauillac et saint-estèphe). Les premiers vins à en bénéficier sont donc ceux de 2010. Pour ce millésime, 260 crus bourgeois vont porter ce sticker, ce qui représente 38 % de la production médocaine. La sélection 2013, concernant le millésime 2011, sera annoncée dans une semaine. Frédéric de Luze, président de l’Alliance des crus bourgeois du Médoc, prolongement du syndicat créé en 1962, précise que « cette mention valorisante avec un contrôle aussi poussé est une initiative unique au monde à ce niveau de production ». L’idée est de permettre aux consommateurs d’accéder en toute confiance et à prix sage (entre 8 et 30 €, on est loin des variations parfois spectaculaires des grands crus) à des bordeaux dont la qualité sera vérifiée chaque année.