Pour la troisième année consécutive, le baromètre des Vignerons indépendants de France a mesuré le ressenti des vignerons* sur leur activité. En ce début d’année, 59,6 % d’entre eux sont sereins, voire très sereins quant à l’avenir de leur exploitation. S’ils étaient 60,4 % en 2012, la baisse est minime et le résultat inattendu dans le contexte viticole et économique actuel. La récolte 2012, conséquence d’une météo difficile et d’une recrudescence de maladies fongiques, est historiquement basse (- 20 % par rapport à 2011), et la hausse du coût des matières premières et du travail, avec notamment l’abaissement du seuil d’exonération des cotisations sur les travailleurs occasionnels, aurait pu laisser envisager un moral plus attaqué en ce début d’année. Ce qui booste ces vignerons, qui sont seulement 28 % à envisager une hausse de leur chiffre d’affaires à la fin 2013 (contre 37 % un an plus tôt), ce sont leurs perspectives à l’export. Cet élément est même très différenciant. 62,2 % des vignerons qui exportent sont sereins en ce qui concerne l’avenir de leur exploitation, contre 54,2 % pour ceux qui n’exportent pas. Être présent en grand export accroit encore ce différentiel, 64,9 % contre 53,9 % pour ceux qui exportent uniquement en Union européenne. Cette activité export, qui concerne 66 % des adhérents Vignerons indépendants de France participe largement aux bons résultats des vins français sur le marché mondial et la confédération milite d’ailleurs, à Paris et à Bruxelles, en faveur de mesures de simplifications administratives qui permettraient de déverrouiller les ventes directes à des particuliers au sein de l’Union européenne, notamment auprès des douze millions d’Européens qui visitent chaque année les caveaux des vignerons français.
*Enquête réalisée auprès de 1 187 vignerons adhérant au réseau Vignerons Indépendants de France en janvier 2013. Redressement de l’échantillon par la méthode des quotas.
Photo : Guy Charneau