C’est Michel Chapoutier qui le dit, en anglais et ici, dans la troisième édition du supplément de Drinks International consacré aux marques de vins les plus admirées dans le monde*. Placé en quatrième position, et à nouveau le premier cité pour ce qui concerne les marques françaises, Chapoutier déclare que faire du vin naturel c’est comme faire du vinaigre, et même du mauvais vinaigre. Comment, se demande celui dont les vignobles sont conduits en agriculture bio ou biodynamique, quelqu’un peut-il permettre à des levures toxiques de se développer dans le vin ? Par quelqu’un, comprendre un vigneron. Vigneron que ce vigneron et négociant trouve un peu gonflé de produire des vins avec des défauts et de présenter ces défauts comme étant « naturels » (comprendre qu’on faisait comme ça, avant, et que c’est donc forcément bon). Michel Chapoutier, lui, ne voit rien de naturel dans le retour au temps où l’on n’avait pas les outils pour faire des vins sans défaut. À part ça, il se voit encore vigneron dans vingt ans et il ne souhaite défendre qu’une chose, le fait de faire des vins rares, de terroir.
* Top 3 : Concha y Toro (Chili & Argentine), Torres (Espagne) et Penfolds (Australie).