Bargylus et Marsyas, vins de guerre


La Syrie, ce bourbier inextricable, les morts, le chaos, le dictateur délirant ou les barbus fous, tu parles d’un choix. La vie qui continue, qui doit, pas le choix. Dans la région côtière de Lattaquié au nord-ouest du pays, Karim et Sandro Saadé, deux frères dont la famille est originaire de cet endroit, exploitent une dizaine d’hectares sur les pentes du mont Bargylus, à une altitude de 900 mètres. Ils sont Libanais, vivent à Beyrouth et affichent ce fatalisme propre aux gens du Moyen-Orient, une région qui n’a jamais été stable, expliquent-ils.

« Si Dieu le veut » ou, plus prosaïquement, « On verra bien » tiennent lieu de viatiques incantatoires face au maelstrom qui s’est emparée du pays et comment faire autrement ? Que dire ? Comment expliquer que le mont Bargylus a une histoire viticole pluri-millénaire qui vaut qu’on la choie, que les vins étaient envoyés à Rome…

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