Plongée exceptionnelle dans les caves de La Tour d’Argent





Demain et après-demain, Christie’s organise une vente sans précédent de cognacs historiques issus des caves
de La Tour d’Argent et de feu le Café Anglais, détruit en 1913. Le propriétaire du premier établissement, André Terrail, ayant épousé la fille du propriétaire du second, Augusta Burdel, tous les vins ont pu être transférés dans les caves de la Tour d’Argent. Aujourd’hui, 400 000 bouteilles y sont stockées, sur deux niveaux, et gardées jour et nuit, on le comprend. L’amateur (ou le rêveur) trouvera ici l’impressionnant catalogue répertoriant les 180 lots proposés
aux enchères. Si les cognacs anciens du légendaire restaurant parisien avec vue sur la Seine en sont les stars
(la bouteille de Grande Fine Champagne Clos du Griffier de 1788 estimée entre 3 et 4 000 livres est l’une des plus vieilles jamais mises aux enchères), cette vente historique fera également la part belle à de vieux armagnacs, rhums, calvados, marcs, portos et whiskies ainsi qu’au vin, avec de très rares bouteilles issues de deux collections privées. Du côté de chez Christie’s, où l’on attend les collectionneurs férus du XIXe siècle, Noah May raconte que
« s’aventurer dans l’immense et prestigieuse cave de La Tour d’Argent donne l’impression d’être un archéologue, certaines bouteilles parmi ces rangées et ces rangées disposées du sol au plafond, à perte de vue, étant couchées là depuis un siècle. » Le propriétaire de La Tour d’Argent, prénommé André (Terrail), comme son grand-père,
se dit quant à lui très fier de la qualité et de la diversité des vins et spiritueux qu’il propose à ses clients (pas moins de 14 000 à la carte). En revanche, il estime qu’on lui commande bien trop rarement ces très anciens spiritueux et
c’est pour permettre à leurs amateurs dans le monde entier d’en profiter qu’il a décidé de les proposer aux enchères, une première dans l’histoire de La Tour d’Argent. Parmi les trésors les plus désirables sortis de cet oubli, deux jéroboams de cognac Grande Fine Champagne “La Tour d’Argent” de 1805, des bouteilles en verre soufflé d’un format extrêmement rare, estimées entre 10 et 15 000 livres chacun. Parmi les plus abordables, un lot de six bouteilles de calvados Camut de 1929 estimé entre 1200 et 1500 livres et un Bas Armagnac “La Tour d’Argent”
de 1875 estimé entre 6 et 800 livres. Vous avez dit Noël ?

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