Entre Sainte-Baume et Sainte-Victoire, le château d’Ollières couvre six-cents hectares, dont trente-cinq, situés à flanc de coteaux argilo-calcaires, sont dédiés à la vigne. Cette dernière s’épanouit ici depuis l’époque carolingienne, et la puissante famille d’Ollières a administré son vaste domaine, de génération en génération, jusqu’au XXe siècle ! En 2003, Hubert Rouy, propriétaire dans le Médoc du cru bourgeois Château d’Escot, a repris ce patrimoine dans l’intention de lui redonner tout son lustre. Avec son fils Charles, il a engagé un programme de rénovation du vignoble et du chai. Sur ce terroir situé à 350 mètres d’altitude où, entre soleil et mistral, l’amplitude thermique est forte, les raisins mûrissent harmonieusement et donnent des vins d’une grande finesse. On s’en rendra compte en découvrant la cuvée Prestige de la maison dans l’exceptionnel millésime 2009. Opulent et charnel, ce vin issu à part égale de vieilles vignes de grenache et de syrah a été élevé 18 mois en barriques. Sa robe d’un pourpre éclatant délivre des arômes explosifs : cerise bigarreau, mûre et cassis s’entourent de notes de cacao, de poivre et de garrigue. La bouche, dense et complexe, évolue avec souplesse et élégance sur une structure bien charpentée. Soutenue par des petits tanins serrés et fins et une belle acidité fondue, elle se déploie
avec ampleur jusqu’à une finale longue et épicée. Concentration, maturité, fraîcheur, harmonie, cela pourrait se résumer en un mot : plénitude.
Château d’Ollières Cuvée Prestige 2009, 13 euros, cavistes.