Millésime. Cette année-là, le gel a eu raison d’une grande partie de la production et a frappé du même coup chaque bouteille du sceau de la rareté. Cette année-là, c’était 1991 et vingt ans de repos (+ huit siècles de savoir-faire) ont donné à ce premier cru de Cognac issu d’une distillation avec les lies dans les alambics de cuivre rouge de la maison Frapin une interminable longueur en bouche. La robe est orangée et le nez racé de fruits confits (orange, abricot) est relevé de fines notes de miel et d’épices. En bouche, une large palette aromatique, structurée par la finesse et la complexité, rehaussée de touches de pain d’épice et de fruits secs, laisse une longue empreinte harmonieuse qui en appelle autant à la douceur qu’à la puissance. Cognac Frapin, Milésime 1991 ‐ 20 ans d’âge, Trésor du Château, 125 euros, cavistes.
100 % Islay. Atypique, affranchi, artisanal, ce dix ans d’âge de Bruichladdich (l’une des huit distilleries en activité sur l’île d’Islay) porte la marque du savoir-faire de Jim MacEwan, «magicien de l’eau de vie», élu meilleur distillateur de l’année 2002 par ses pairs. De l’orge d’Ecosse,
des fermentations lentes, une distillation au goutte à goutte, un remplissage des fûts à 70% seulement,
ce single malt non tourbé est fidèle au style historique de Bruichladdich. Chaleureux, racé, fondu, raffiné et parfaitement équilibré, il possède un caractère tout à la fois affirmé et aérien, des arômes de miel, de toffee et de noisettes et des notes salines. The Laddie Ten, 49 euros, cavistes.
Unique, 1. Nichée dans les contreforts des Brecon Beacons, un parc national dont les paysages sont à couper le souffle, le petit village de Penderyn a été choisi comme terre d’élection par un groupe d’amis qui souhaitait relancer la production, éteinte depuis plus d’un siècle, de whisky gallois. De l’orge de toute première qualité, une source d’eau claire et un alambic spécialement conçu pour produire un alcool d’une grande complexité et d’une profondeur exceptionnelle, c’était tout ce qu’il fallait pour que naisse «the smoothest wysgi on earth». Très médaillée ces temps-ci, la distillerie Penderyn élabore l’un des single malts les plus rares et les plus délicats au monde et ne produit qu’un seul fût par jour. Madeira Single Malts, Sherrywood Single Malts et Peated Single Malts, 41 à 59 euros, cavistes.
Unique, 2. Ce gin est le premier élaboré sur l’île d’Islay par la distillerie Bruichladdich (voir plus haut), une légende ressuscitée en 2000 par l’embouteilleur indépendant Murray
Mc David, dont la production est conduite par Jim MacEwan, surnommé «The Artist». C’est distillateur de talent qui a créé ce Islay Dry Gin, riche, élégant, complexe et souple. Elaboré à partir d’une eau-de-vie titrant à 96° et réduite à 50° par adjonction d’eau de source, sa “recette” réunit 31 ingrédients aromatiques. 9 d’entre eux macèrent 24 h dans l’eau-de-vie, les 22 autres sont ajoutés pour la distillation, très lente, à une pression très faible. Ce procédé trois fois plus long que pour le whisky permet d’obtenir une aromatisation complexe. Une fois la distillation terminée, le distillat est additionné avec de l’eau d’Islay pour obtenir un gin titrant 46°. Afin de préserver toute sa personnalité, il n’est pas filtré.
The Botanist, 40 euros chez les cavistes.
Design. Créé par Philippe Di Méo, le Steeler de Glenfiddich propose à l’amateur de single maltun nouveau rituel de dégustation. On introduit quelques zestes de citron jaune ou de pamplemousse rose dans ce petit objet profilé en inox avant de le plonger dans son verre et de l’y faire tourner lentement. Le principe, c’est que ces zestes «enfermés» vont permettre au Glenfiddich 12 ans de puiser au plus profond de ses arômes des notes insoupçonnées d’agrumes et de mieux les révéler. Cette expérience fait l’objet d’un coffret en édition limitée, vendu 95 euros chez Lavinia et La Maison du Whisky.
On ice. Un cognac qu’on boit sur des glaçons, une dégustation qui permet aux notes aromatiques de s’ouvrir l’une après l’autre. Produit par les domaines Francis Abécassis (Le Réviseur, Leyrat et ABK6, soit 250 hectares de vignobles), une maison qui a reçu en 2010 la médaille «Excellence in Craftmanship» récompensant le meilleur producteur indépendant de spiritueux de l’année, ce cognac doux en bouche s’étend progressivement vers une fraîcheur sucrée de fruits frais, les notes suaves et acidulées se mariant jusqu’à une apogée mentholée. Ice Cognac by ABK6, 37 euros, édition limitée en vente ici.