Recueilli à chaud à la sortie de la salle de dégustation, voici ce que Michel Bettane pense des margaux 2011.
« D’abord, nous n’avons pas encore dégusté château-margaux. Pour les autres, il s’agit d’un millésime au caractère affirmé, très difficile à juger à ce stade de son évolution. Certains échantillons sont parfaitement énigmatiques et je suis ébloui par la sûreté de jugement de certains de mes confrères (ironie, NDLR) quand les producteurs eux-mêmes se perdent en conjectures.
Ce millésime présente une certaine forme d’austérité, ce ne sont pas des vins charmeurs. Ils sont fermes, tanniques, moins “nouveau monde“ que les millésimes précédents, ce qui explique que certains de nos amis américains soient un peu perdus. Ils ont moins d’alcool, de 12,8° à 13, 2° en moyenne, ils ne présentent pour autant pas de dilution. Des incidents climatiques ont engendrés de petits rendements. Pour réussir son vin, il fallait dompter les tanins et chercher beaucoup de fruit pour équilibrer les tanins. Ceux qui n’y sont pas parvenus auront des vins raides comme une trique.
Pour moi, les grandes réussites à Margaux sont Palmer, Giscours, Boyd-Cantenac et Brane Cantenac, les deux Rauzan. Ils feront de grands bordeaux classiques de garde. »